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REVUE DE LA FAMILLE DES CACTÉES AVEC DES OBSERVATIONS SUR LEUR VÉGÉTATION ET LEUR CULTURE, AINSI QUE SUR CELLES DES AUTRES PLANTES GRASSES, PAR M. A. P. DE CANDOLLE, Professeur d’Histoire Naturelle et Directeur du Jardin de l’Académie de Genève, associé étranger dans les Instituts royaux de France et des Pays-Bas, des Sociétés royales de Londres et d’Edimbourg, des Académies royales de Munich, Turin, Naples, Copenhague, de la Société des Curieux de la Nature, etc., etc. A P A R I S, CHEZ A. BELIN, IMPRIMEUR-LIBRAIRE, RUE DES MATHURINS SAINT-JACQUES, N°. 14. 1829. REVUE DE LA FAMILLE DES CACTÉES, P A R M. A. P. D E C A N D O L L E , Professeur d’Histoire Naturelle et Directeur du Jardin de l’Académie de Genève, associé étranger dans les Instituts royaux de France et des Pays-Bas, des Sociétés royales de Londres et d’Edimbourg, des Académies royales de Munich, Turin, Naples, Copenhague, de la Société des Curieux de la Nature, etc., etc. EXTRAIT DES MÉMOIRES DU MUSÉUM D’HISTOIRE NATURELLE. I N T R O D U C T I O N. Les plantes grasses sont en possession d’étonner les botanistes par la bizarrerie de leurs formes; mais parmi les genres qui appartiennent à cette classe physiologique, il n’en est point qui présente des formes plus variées et plus remarquables que le genre Cactus de Linné. Ce genre, entièrement indigène des parties chaudes de l’Amérique, a commencé à être connu en Europe peu de temps après sa découverte, par l’importation de l’Opuntia qui s’est naturalisé dans la région de la Méditerranée, et par l’introduction de quelques autres espèces dans les jardins. On les désigna alors par des noms qui, tires d’ouvrages plus anciens que leur découverte, ne leur appartenoient point. Ainsi les espèces à rameaux articulés et comprimés furent nommées Opuntia, du nom dune plante épineuse citée par 1 2 REVUE Théophraste, et qui croissoit près d’Opus, dans le pays des Opuntiens voisins de la Thessalie, ou près d’Opuntium en Béotie; celles à sillons ou angles verticaux furent nommées Cactus, d’un ancien nom sous lequel Théophraste désignoit une plante épineuse de Sicile, qu’on croit être l’Artichaut. Cette comparaison des Cactes avec les Cinarocéphalus épineuses a souvent été introduite soit dans le langage botanique (melocarduus, etc.) soit dans le langage vulgaire (thistle des Anglais, etc.). Tournefort classa le peu d’espèces qu’on connoissoit de son temps sous deux genres, Opuntia et Melocactus, qu’il plaça très-loin l’un de l’autre dans sa méthode. Plumier, qui observa un grand nombre d’espèces de Cactus dans les Antilles, établit un troisième genre, le Pereskia, pour désignée les espèces à feuilles planes. Hermann en proposa un quatrième sous le nom d’Epiphyllum, pour celles à tige aplatie comme une feuille; et plusieurs auteurs rétablirent le nom de Cereus déjà cité par Bauhin et lire du nom vulgaire de Cierge, pour désigner les espèces cannelées qui s’élevoient droites comme des cierges. Linné, qui avoit d’abord admis deux genres, le Cactus et le Pereskia, s’aperçut sans doute que s’il sanctionnoit la séparation du Pereskia, il faudroit en admettre plusieurs autres; voyant d’ailleurs combien les caractères floraux de ce groupe étoient difficiles à établir, il réunit tous les genres des anciens en un seul sous le nom de Cactus. Dans l’état où la science étoit à cette époque, c’étoit probablement le meilleur parti, surtout dans un système artificiel. Cette opinion fut admise par tous les botanistes, et l’est encore aujourd’hui par la plupart. Nous reviendrons sur le système de division des Cactus DE LA FAMILLE DES CACTÉES. 3 en sections ou en genres, lorsque nous aurons examiné ce qui est commun à tout le genre Cactus de Linné. Celui-ci plaça le Cactus dans son ordre des Succule