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Publications de l’Institut Royal de la Culture Amazighe Centre des Etudes Artistiques, des Expressions Littéraires et de la Production Audiovisuelle Série : Collecte & Traduction - N°
Titre Auteur
tipija
:
: Mohammed RADI
Editeur
: Institut Royal de la Culture Amazighe.
Coordinateur
: Ceaelpa
Couverture
: Elhoudaigui : Unité de l’Edition (CTDEC)
Photo
: Narratrice : Fadma Mimoun
Mise en page et impression : (CTP) Imprimerie El Maarif Al Jadida - Rabat/2009 Dépôt légal
:
ISBN
:
Copyright
: © IRCAM
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A ma femme Aïcha et à Hajar ma fille A ma mère Fadma et à mon frère Lahsen A tous les enfants et à tous les parents
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AVANT-PROPOS
Au cours des nuits hivernales ou dans une soirée d’absence des parents, la grand-mère narre le conte merveilleux aux enfants pour les divertir et stimuler leur imagination. La conteuse commence la séance narrative par une formule d’ouverture commune à tous les contes pour préparer l’auditoire à entrer dans le monde de l’imaginaire. Suite à cette brève préparation psychologique, les enfants «s’évadent», montent l’arche du fictif pour naviguer dans l’espace et dans le temps grâce aux péripéties fantastiques du conte, à savoir les animaux qui parlent le langage articulé des hommes, la transmutabilité des objets, l’anthropophagie de l’ogresse, la cruauté des marâtres, les malices de la vieille, etc. Au terme de cette odyssée, la narratrice incite l’assistance à débarquer au quai du réel par une formule de clôture, comparable au générique d’un film : fin du conte, inépuisables sont blé et orge et savoureux restent nos mets. Pour faire rêver les enfants, les ténébres de la nuit sont de rigueur. De ce fait, la grand-mère ne conte jamais au cours de la journée sous prétexte que la descendance des allocutaires naîtrait chauve. Mais l’évolution naturelle de notre société a rétréci les opportunités de manifestation du conte. Les structures sociales archaïques, en l’occurence, la famille élargie qui regroupait la grand-mère, les belles-filles et les petits-fils ou les petits enfants, se raréfie sous un même toit. En outre, l’éléctrification du milieu rural et l’arrivée de nouveaux moyens de communication (télévision, récepteurs numériques...) remplacent la conteuse. L’auditoire des contes se trouve séduit par l’image et ne supplie plus grand-mère à narrer le merveilleux. Ce recueil qui regroupe neuf contes, s’assigne comme objectifs de sauvegarder et revitaliser cette mémoire humaine. Il facilitera également l’apprentisssage de tifinaghe et la langue amazighe grâce à l’énumération des paragraphes, les versions amazighe, arabe et française en vis-à-vis et le
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lexique trilingue. Le corpus est collecté à Tazouta, mon village natal, et à Tajanat en 2003 et 2004, des villages situés à une trentaine de kilomètres de Sefrou, Wilaya de Fès. Il est enregistré sur bandes magnétiques, transcrit en alphabet latin-ircam et tifinagh-ircam puis traduit et annoté. La narratrice, ma mère Fadma Mimoun, n’a fait que réitérer à 85 ans les contes qu’elle nous racontait quand nous étions enfants. La différence réside dans le fait que,