Marc Richir – « Leiblichkeit et phantasia », Psychothérapie phénoménologique - Wolf – Fedida – Coll. psychopathologie fondamentale - Paris 2006 - pp 35-45.
Mis en ligne sur le site : www.laphenomenologierichirienne.org
www.laphenomenologierichirienne.org
Site consacré à la pensée de Marc Richir Marc Richir (1943-) est l’un des principaux représentants actuels de la phénoménologie. Son œuvre, aussi monumentale que complexe, a longtemps été ignorée. Elle commence cependant à être étudiée et discutée, entre autres en France, Belgique, Espagne, Allemagne, ou encore en Roumanie.
Nous sommes pour notre part convaincus de l’importance de travailler la pensée de Marc Richir. Aussi, l’objectif de ce site est double : d’une part, mettre progressivement à la disposition du public différents textes de Marc Richir (en particulier ceux qui sont le plus difficilement accessibles aujourd’hui) et sur Marc Richir. D’autre part, récolter et diffuser toutes informations concernant l’actualité de la phénoménologie richirienne : qu’il s’agisse d’interventions publiques de Richir, de nouvelles publications, de séminaires ou colloques, etc.
Bien sûr, dans la réalisation de ce projet, toute aide est utile ! Si donc vous avez des informations susceptibles d’intéresser les lecteurs de Richir, ou bien si vous disposez d’une version informatique (un document word ou un scan) d’un texte de Richir, n’hésitez pas à nous le faire savoir (nous nous occupons nous-mêmes de demander les autorisations pour la publication).
Pour nous contacter :
[email protected]
Bonnes lectures !
III. LEIBLICHKEIT
ET PHANTASIA
Marc Richir
La phénoménologie husserlienne de l'intersubjectivité bute, on le sait, sur un paradoxe que le fondateur de la phénoménologie a tenu envers et contre tout, alors même qu'il n'en a sans doute pas mesuré toute la profondeur: tandis que, par méthode, le point de départ de l'analyse est toujours l'éidétique des vécus du moi, laquelle inclut (et en général peut inclure) la perception interne de ses vécus par le moi, il y a, dans le cas d'autrui, aperception ou « appréscntalion » de ses vécus, mais comme non présents dans les vécus du moi, tout au plus présentifiables, c'est-à-dire comme irréductiblement 11011 ililuitionna bles par le moi, et ce, dans le moment même où ils paraiss~ 1l1 Sc tcnir d'eux-mêmes, mais pour l'autre moi. Cette situation est bi\.!n irr6duc rible dans la mesure où je vis ma vie et pas celle d'autrui, e l vi) :Iulwi vit sa vie et pas la mienne. Comme on le sait par ailleurs, cette aperception ou cette apprésen tation est fondée sur l'aperception du corps d'autrui comme d'un corps vivant (Leib), et même, en toute rigueur de son corps vivant comme d'un corps « en effigie », c'est-à-dire comme Leibkorper : ce corps que je vois (aperçois) là-bas (dort) n'est corps vivant humain d'un autrui que s'il est habité de l'intérieur par une vie, celle d'autrui, qui confère sa Leiblichkeit (la capacité vivante) à ce qui ne serait autrement que statue, cadavre (corpus) ou corps physique (Korper). C'est là que gît le paradoxe: comment puis-je savoir, autrement que par un savoir de survol, que ce corps là-bas est habité, tout comme le rni cn, par un moi, par une vie qui est la sienne? Ou comment puis-je 10 savoir, autrement que par un «raisonnement par analogie» !\ lIologienschluss) ou par un non moins énigmatique «trans{i.'rl 1IIIl'ilt ionnel» - toutes expressions malheureuses que Husserl :.J
PSYCHOTHÉRAPIE PHÉNOMÉNOLOGIQUE
essayées sans succès? Tout tourne, en réalité, autour de l'énigme de l'Einfühlung, de l'intropathie, du « sentir dans» qu'il faut comprendre, phénoménologiquement, da