Le Tiers Indiscret. Ebauche De Phénoménologie Génétique


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Marc Richir, « Le tiers insdicret. Ebauche de phénoménologie génétique », Archivio di Filosofia – Pisa Roma – 2007 – pp. 169-173. Remarque : cette version du texte ne reprend pas la pagination de l'édition originale, citée ci-dessus. Mis en ligne sur le site : www.laphenomenologierichirienne.org www.laphenomenologierichirienne.org Site consacré à la pensée de Marc Richir Marc Richir (1943-) est l’un des principaux représentants actuels de la phénoménologie. Son œuvre, aussi monumentale que complexe, a longtemps été ignorée. Elle commence cependant à être étudiée et discutée, entre autres en France, Belgique, Espagne, Allemagne, ou encore en Roumanie. Nous sommes pour notre part convaincus de l’importance de travailler la pensée de Marc Richir. Aussi, l’objectif de ce site est double : d’une part, mettre progressivement à la disposition du public différents textes de Marc Richir (en particulier ceux qui sont le plus difficilement accessibles aujourd’hui) et sur Marc Richir. D’autre part, récolter et diffuser toutes informations concernant l’actualité de la phénoménologie richirienne : qu’il s’agisse d’interventions publiques de Richir, de nouvelles publications, de séminaires ou colloques, etc. Bien sûr, dans la réalisation de ce projet, toute aide est utile ! Si donc vous avez des informations susceptibles d’intéresser les lecteurs de Richir, ou bien si vous disposez d’une version informatique (un document word ou un scan) d’un texte de Richir, n’hésitez pas à nous le faire savoir (nous nous occupons nous-mêmes de demander les autorisations pour la publication). Pour nous contacter : [email protected] Bonnes lectures ! Le tiers indiscret Ébauche de phénoménologie génétique --------------- Après une période historique caractérisée, en philosophie "continentale", par le mépris, voire l'exclusion à l'égard de tout ce qui pouvait ressembler, de près, ou de loin, à de l'intériorité - période qui n'est pas close dans les faits mais l'est sans doute dans l'esprit -, mon parti sera d'envisager la problématique du tiers à partir de l'intimité, intimité de soi avec soi ou intimité de soi avec un autrui. Ce parti me semble justifié par la phénoménologie génétique, ou tout au moins par l'apport considérable de la psychanalyse, en particulier de celle de Winnicott, à ce qu'on peut nouvellement élaborer comme phénoménologie génétique. Cet apport consiste en effet à mettre l'accent, comme ce ne fut jamais le cas auparavant, sur les rapports intimes, et très précoces, du nourrisson avec la mère. Alors que le nouveau-né sort du ventre maternel comme un petit mammifère, il appartient à la mère, déjà humaine à part entière, d'humaniser ou de civiliser le nourrisson au moins à un registre élémentaire, mais fondamental. Au lieu donc, comme on ne l'a que trop fait durant le siècle, de considérer l'origine comme une sorte de trauma originaire, cette nouvelle manière de considérer les choses consiste à partir d'une intimité originaire, même si celle-ci est hantée, voire effectivement perturbée, par des irruptions traumatiques. Il ne s'agit certes pas d'un retour à une sorte d'état de nature, mais tout au contraire de la mise en évidence d'une rapport toujours déjà humain à l'origine et fondateur de l'humanité, non pas de manière simple et irénique, mais de manière déjà extraordinairement complexe. Il est vrai que la nature (le développement physico-physiologique de l'enfant) y a sa place, mais comme toujours dans les affaires humaines, de façon normalement indéterminée et inassignable. Il ne peut être question, ici, pour des raisons de temps, de redéployer les détails de la structure et de la genèse des rapports entre la mère et son bébé. Je me contenterai d'insister