E-Book Content
A
lfred
ERNOUT
M em bre de l’In stitu t P ro fesseu r h o n o ra ire au C ollège d e F ra n ce
RECUEIL DE
TEXTES LATINS ARCHAÏQUES
N O U V E LLE ÉDITION 4 e tirage
ÉDITIONS KLINCKSIECK 11, rue de Lille - PARIS 7e 1973
INSCRIPTIONS ANTÉRIEURES AU III* SIÈCLE
Manios : med : fhe ; fhaked : Nnmasioi
1. — C. I. L. I1 3, XIV, 4123. Conway, Italie Dialects 280; Vetter, Hdb. d. it. Dial. 36s. Inscription en caractères grecs, gravée de droite à gauche sur une fibule d’or trouvée à Préneste, en 1871. Le caractère du bijou, la forme des lettres situent l’ins cription vers l’an 600 avant l’ère chrétienne. C’est la plus vieille inscription latine qu’on possède ; elle pré sente en outre des particularités dialectales. Les voyelles brèves sont maintenues en syllabe inté rieure, au lieu de passer à 1, e : fhefbaked, Numasioi ; la désinence -os n’est pas encore devenue -us : Manias ; la diphtongue à premier élément long -ôi n’a pas perdu son -i final : Numasioi. Les consonnes finales sont notées : Manias, med, fhefbaked ; s intervocalique n’est pas encore sonorisé : Numasioi « Numisiô, Nume rio ». L’interprétation en est facile : « Manius me fedi Numerio ». Manios : gentilice rare, qu’on retrouve en falisque. med : accusatil formé de me + une particule d d’ori gine obscure. Il ne s’agit pas en tout cas d’une con fusion de l’ablatif et de l’accusatif, cf. Ernout, Morphol. 5 § 151 .fhefbaked : forme de parfait dialectale, à redoublement et à désinence secondaire, correspondant à la forme romaine feced de l’inscr. de Duenos, n° 3,
4
RECUEIL DE TEXTES LATINS ARCHAÏQUES
cf. osq. fefacid subj. parf. 3 sg., fefacust fut. ant. 3 sgNumasioi : datif, ayant encore la finale -ùi ; cf. inscr. de Duenos : Duenoi, gr. Xivu de *Xjvu>i, osq. h ù r tû i « hortô ». Numasioi : formes romaines correspon dantes: NumisioC. I. L. P 32, VI, 30986, Nutnesio Bullett. comunale di Roma 1906, 61 ; Numisius a abouti enfin à Numerius.2 1 quoi hoi. . . 2 . . . sakros ; es3 ed so rl. . . 4 . . . ia . ias S recei ; i c . . 6 . . . evam 7 quos i r e . . . 8 . . . m i kalato9 rem •; h a i . . . 10 . . . iod : iouxmen11 ta ; kapia ! dotau . ..
« hunc, comme cy/.;; > uncus. — oino « unum » cf. «oenigenos, unigenitos » P. F. 211 L., oinvorsei « universi » S. C. des Bacch. n° 126. — ploirume « plürimï » de *plois-o-moi, comme plus de *plois, cf. ploeres « plürês » dans Cicéron de Leg. III, 3 , 6 ; une forme à vocalisme différent, et ayant maintenu s intervocalique est dans Festus 223 L. plisima « plurima ». — cosentiont : -ont est la désinence ancienne primaire, issue de *-onti, cf. nequinonl « nequeunt » Festus 161, L. grec dorien, sipavTi. 2 duonoro « bonôrum » graphie archaïsante. Au témoi gnage de Cicéron Orat. LV, 153 (cf. Quintilien, I, 4, 15) c’est Duellius, consul en l’an 260, qui le premier
17
adopta pour son nom la graphie Bellius. On a dans Naevius cité par Festus 482 L. Simul duona eorum portant ad navis duonoro opîttmo « bonôrum optumum » : imitation d’une tournure grecque cf. Sophocle Oed. R. 334 xaxfiiv xxxkjts etc., et Plaute miserorum miserrumus, Men. 817. — viro ; génitif pluriel en -om des thèmes en -oje-, conservé dans triumvirum, sêvirum, etc. 3 Barbati : sansdipthongue, la désinence du génitif est -/ et non * ci, cf. gaul. Segomari, irl. maqi « du fils ». 4 Consol censor aidilis : ordre régulier modifié, metri causa. fuet : l’e peut représenter soit l’e de la désinence secon daire -ed, soit -ci *fueit,i cf. ploirume, soit enfin -ï, cf. ligne suivante hec « hïc », 1. 6 Tempestatebus « Tempes tatibus ». 5 Hec : noter l’hésitation entre hic 1. 4 et hec ici. Cor sica Aleriaque urbe : accusatifs sans -ni final. Sur les faits historiques, voir Tite-Live Periocha XVII, et Florus I, 18, 15 sqq. 6 Dedet Tempestatebus : cf. Ovide Fast. VI, 193 : T