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Georges Dumézil .
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avec un appendice sur la religion des Etrusques
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la religion romaine archaïque
BIBLIOTHIJOUE HlSTORl()UE
GEORGES
DUMÉZIL
Professeur honoraire au Collège de France Membre de l'Institut
la religion romaine archaïque avec un appendice
la
sur
religion des Étrusques deuxième édition revue et corrigée
PAYOT. PARIS 106, BOULEVARD SAINT-GERMAIN 1974
R. P. PIERRE DABOSVILLE ADOLPHE CHAUVIN à M. ANTONIN BO NDAT
au
à M.
aux maUres et aux élèves de l'École
SAINT MARTIN DE FRANCE en
souvenir du
T. R. P . MAURICE
DUPREY
fondateur et premier directeur de l'École
(1929-1949) Supérieur général de l'Oratoire
(1949-1959)
Tous droits de traduction, de reproduction et d'adaptation réservés pour tous pays.
Copyrighl © PayoI, Paris,
x974.
PRÉFACE
Aux collègues et aux étudiants qui suivent ma recherche,
je dois dire brièvement pourquoi, mythographe et compara tiste, j'assume ici, avec les risques que comporte cette usurpa
tion, une tâche traditionnellement réservée aux latinistes ou aux archéologues. Au moment où la proposition me fut faite, il y a sept ans,
de composer le volume romain d'une collection sur les religions de l'humanité, elle s'est trouvée correspondre à un double besoin, je dirais presque à une double nécessité de ma propre recherche. Deux lustres s'étaient écoulés depuis la rédaction de mon petit livre L'héritage indo-euroPéen à Rome, dont le titre ambi tieux était certainement prématuré. Pendant ces dix années,
je n'avais cessé de remettre en question les résultats proposés et aussi d'aborder, en ordre dispersé, quantité de nouveaux
problèmes comparatifs. Le bilan de « l'héritage » se trouvait transformé. Considérablement élargi, d'une part : les quatre
chapitres de I949 avaient donné à beaucoup l'impression que, en dehors de ce que couvrent les noms conjoints de Jupiter, de Mars et de Quirinus, la comparaison indo-européenne apporte peu de choses à l'exégèse des faits religieux de Rome. Je le croyais moi-même : entre I938 et I949, pourvoyant au plus pressé, j'avais concentré l'enquête sur ce domaine réduit. Mais,
dans les années suivantes, la considération de rituels très divers, de p lusieurs figures apparemment isolées de la théologie, d'im portantes notions religieuses sans rapport particulier avec la tripartition, a montré au contraire l'ampleur de la matière justiciable de la comparaison. D'autre part, sous cet éclairage nouveau, des points qui m'avaient jusqu'alors paru essentiels dans le domaine même de la tripartition et sur lesquels j'avais prolongé, renouvelé des discussions, perdaient à mes yeux de leur utilité: par exemple la question de la valeur, fonctionnelle
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PRÉFACE
ou non, des trois tribus primitives de Rome. Le travail avan çant, je prenais une conscience plus nette des possibilités, mais aussi des limites de la méthode comparative, en particulier de ce qui doit en être la règle d'or, à savoir qu'elle permet de reconnaitre et d'éclairer des structures de pensée, mais non pas de reconstituer des événements, de « fabriquer de l'histoire Il, ni même de la préhistoire, tentation à laquelle le compara tiste n'est pas moins exposé, et avec le même sombre pronostic, que le philologue, l'archéologue et, naturellement, l'historien. La proposition qui m'avait été faite m'a amené à pousser sys tématiquement et l'exploration et la révision. Plusieurs années de séminaires à l'École des Hautes Études (Sciences Religieuses) et de cou