L’homme Aux Statues - Freud Et La Faute Cachée Du Père

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Marie Balmary applique à Freud lui-même la démarche qu'il suivait avec ses patients. Sa méthode, des Grecs à la Bible, de la vie de Freud à ses écrits, est fidèlement freudienne. Elle nous convie à une reconsidération de tout l'édifice psychanalytique. Ce livre est le récit d'une expédition archéologique. Il s'agit en effet pour l'auteur d'explorer les fondations de l'édifice psychanalyse, construit par Sigmund Freud il y a un siècle. La pierre angulaire de la psychanalyse se trouve en Grèce. De la tragédie de Sophocle, OEdipe roi, Freud, on le sait, a tiré son célèbre complexe. Mais, comme l'ont remarqué plusieurs commentateurs, le même Freud semble avoir négligé qu'OEdipe n'avait inventé ni le meurtre d'un parent ni l'union avec une personne interdite. Voir Sophocle : le premier crime sexuel ne saurait être attribué à OEdipe, et le premier meurtre n'a pas été le fait du fils mais celui du père. Une étrange négligence qui, jointe à d'autres bizarreries et à des secrets de famille aujourd'hui accessibles, conduit ici Marie Balmary à tenter de comprendre pourquoi et comment Freud abandonnera, en 1897, sa première théorie de la séduction pour lui préférer la désormais célèbre théorie des névroses.

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BALMARY MARIE L'HOMME AUX STATUES Fre ud et la faute cachée du père � biblip essais L'homme parle donc, mais c'est parce que le sym­ bole l'a fait homme. LACAN, Écrits, p. 276. Les symboles enveloppent en effet la vie de l'homme d'un réseau si total qu'ils conjoignent avant qu'il vienne au monde ceux qui vont l'engendrer« par l'os et par la chair», qu'ils apponent à sa naissance avec les dons des astres, sinon avec les dons des fées, le dessin de sa destinée, qu'ils donnent les mots qui le feront fidèle ou renégat, la loi des actes qui le suivront jusque-là même oil il n'est pas encore et au-delà de sa mon même, et que par eux sa fin trouve son sens dans le jugement dernier oil le verbe absout son être ou le condamme... LACAN, Écrits, p. 279. Le désir que nous avons de penser du bien de l'homme a joué plus d'un tour à la rigueur scienti­ fique, et je n'ai pas entrepris cette étude pour assurer la défense de la dignité humaine. Mais, lor.. de mon travail avec les enfants, j'ai appris que si une opinion trop haute et injustifiée des per..onnes et des moti­ vations ne peut qu'engendrer des résultats médiocres, une opinion exagérément basse entraîne des dégâts beaucoup plus graves et nombreux. BETIELHEIM, us Blessures symboliques, p. 24. © Éditions Grasset & Fasquelle, 1979, 1994. PRÉFACE C'est unejoie inattendue pour un chercheur de rouvrir, après plus de quinze années, sa première enquête, celle qui allait former la base de toutes les recherches qu'il entreprendrait par la suite. J'ai plusieurs raisons de remercier Le Livre de Poche puis­ qu'il me donne -d'abord la joie de m'adresser à de nouveaux lecteurs et particulièrement à ceux du Livre de Poche; - puis l'occasion de revisiter mon propre travail et la sur­ prise, au cours de cette nouvelle visite, d'une découverte qui sera rapportée dans la postface ; rédigée, donc, pour cette édition et grâce à elle. Comme toutes les rééditions, celle-ci doit d'abord s'expli­ quer sur les corrections ou les non-corrections apportées. Or, ici, je n'ai rien corrigé. L'Homme aux statues n'est pas le résultat mais le récit d'années de recherche. On ne corrige pas un récit de voyage. Les seules corrections, matérielles, que j'aurais pu faire auraient porté sur les textes de Freud : un certain nombre de passages, spécialement des lettres, avaient été omis dans les premières éditions sur lesquelles j'ai travaillé. Les héritiers directs ayant depuis disparu, bien des censures ont été levées. Il me suffit d'indiquer ici au lecteur que les défauts de ces textes que je sig
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