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Agnès Bénassy-Quéré et Benoît Cœuré Économie de l’euro Éditions La Découverte 9 bis, rue Abel-Hovelacque 75013 Paris Catalogage Électre-Bibliographie BÉNASSY-QUÉRÉ, Agnès* CŒURÉ, Benoît Économie de l’euro. – Paris : La Découverte, 2002. – (Repères ; 336) ISBN 2-7071-3649-2 Rameau : euro politique monétaire : pays de l’Union européenne Union économique et monétaire Dewey : 332.4 : Économie financière. Monnaie. Politique monétaire. Politique budgétaire Public concerné : 1er cycle-prépas, DEUG Le logo qui figure au dos de la couverture de ce livre mérite une explication. Son objet est d’alerter le lecteur sur la menace que représente pour l’avenir de l’écrit, tout particulièrement dans le domaine des sciences humaines et sociales, le développement massif du photocopillage. Le Code de la propriété intellectuelle du 1er juillet 1992 interdit en effet expressément la photocopie à usage collectif sans autorisation des ayants droit. Or cette pratique s’est généralisée dans les établissements d’enseignement supérieur, provoquant une baisse brutale des achats de livres, au point que la possibilité même pour les auteurs de créer des œuvres nouvelles et de les faire éditer correctement est aujourd’hui menacée. Nous rappelons donc que toute reproduction, partielle ou totale, du présent ouvrage est interdite sans autorisation de l’auteur, de son éditeur ou du Centre français d’exploitation du droit de copie (CFC, 20, rue des Grands-Augustins, 75006 Paris). Si vous désirez être tenu régulièrement informé de nos parutions, il vous suffit d’envoyer vos nom et adresse aux Éditions La Découverte, 9 bis, rue Abel-Hovelacque, 75013 Paris. Vous recevrez gratuitement notre bulletin trimestriel À la Découverte. Éditions La Découverte & Syros, Paris, 2002. Introduction Enfin, ils sont là, ces billets dont on nous parle depuis des années ! Il a fallu trois ans pour confectionner les quinze milliards de billets en euro et les cinquante-deux milliards de pièces nécessaires : une valeur de 650 milliards d’euros, 250 000 tonnes de métal, des billets qui pourraient aller cinq fois de la Terre à la Lune… Tout ceci est peu de chose devant la trentaine d’années nécessaires pour bâtir et mener à bien ce projet fou d’unification monétaire. Une longue histoire L’idée remonte à la fin des années soixante [voir Patat, 2000]. Le système de change fixe mis en place à Bretton Woods après la Seconde Guerre mondiale, organisé autour du dollar, est fragilisé par la guerre du Viêtnam et par le mécontentement croissant vis-à-vis des États-Unis. C’est alors que les chefs d’État et de gouvernement de la Communauté européenne demandent à Pierre Werner, le Premier ministre du Luxembourg, de dessiner les contours d’une union économique et monétaire en Europe. Le rapport Werner, remis en 1970, propose une unification monétaire en plusieurs étapes devant s’achever en 1980. Mais le désordre monétaire issu de la dislocation du système de Bretton Woods à partir de 1971, puis du premier choc pétrolier, fait voler en éclats la coordination naissante entre les pays membres. Le « serpent monétaire » européen, créé en 1972 pour protéger les taux de change intraeuropéens de l’instabilité croissante du dollar, s’avère un échec. 3 La coordination monétaire reprend sérieusement en 1979 sous l’impulsion de Valéry Giscard d’Estaing et Helmut Schmidt avec la création du mécanisme de change du système monétaire européen (SME). Il s’agit d’organiser une zone de stabilité monétaire en Europe en limitant les fluctuations des taux de change entre pays membres. Une unité de compte européenne, l’European Currency Unit ou Ecu, est créée. C’est l’ancêtre de l’euro. L’Ecu n’est pas une véritable monnaie mais un simple « panier » dont la valeur est mécaniquement plus stable que celle des monnaies qui la composent, la faiblesse de telle ou telle monnaie étant c