Trajectoires Européennes Du ’secretum Secretorum’ Du Pseudo-aristote (xiiie-xvie Siècle)

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Un best-seller dans toute l'Europe, du XIIIe au XVIe siècle et ses paradoxes apparents : le Sirr-al-’asrâr / Secret des secrets du Pseudo-Aristote, l’un des plus anciens miroirs du prince arabes. Faussement présenté comme une traduction d’Aristote et associé à la translatio en arabe de la science et de la philosophie grecques que les califes abbassides encouragent à Bagdad au ixe siècle, le traité du Sirr-al-asrar [Secret des secrets], cette lettre de conseils politiques que le philosophe aurait écrite à son disciple Alexandre, voit sans doute le jour au Xe siècle, fortement influencé, au-delà de quelques emprunts aristotéliciens, par une pensée néo-platonicienne et par l’hermétisme hellénistique, ainsi que par les sciences arabes. Célébrant l’idéal d’un roi savant tout-puissant, il transforme le philosophe et son traducteur en médiateurs d’un savoir révélé, selon un scénario hérité des écrits hermétiques: la découverte du livre dans un temple du Soleil, bâti par Esculape ou Hermès. Ses deux traductions latines des XIIe et XIIIe siècles, le Secretum secretorum de Jean de Séville qu’est son Epistola ad dieta servanda et le Secretum secretorum de Philippe de Tripoli, ont joui d’une diffusion de best-seller, manuscrite puis imprimée, dans toute l’Europe, au moins jusqu’au XVIe siècle et elles ont été adaptées dans la plupart des langues européennes. Les manifestations et les raisons profondes de ce succès européen de l’un des plus anciens miroirs du prince arabes, le seul que l’Occident médiéval se soit approprié, sont encore à analyser. Le présent volume se concentre sur ses adaptations dans les langues vernaculaires de l’Europe et sur les métamorphoses d’un texte aussi célèbre qu’énigmatique, pour tenter de mieux cerner les raisons d’un tel engouement, les lectures et les usages sociaux divers auxquels l’œuvre s’est prêtée de l’Italie à l’Angleterre, de l’Espagne à la Russie. Ouvrage publié avec le soutien de l’Agence nationale de la Recherche (ANR-O9-BLANC-0307-01, projet CREAMYTHALEX), de la Maison européenne des sciences de l’homme et de la société – MESHS (USR 3185) et de l’Université de Lille 3. Couverture : Aristote présente son ouvrage à Alexandre le Grand, Secret des secrets français du XVe siècle, Paris, Bibliothèque nationale de France, manuscrit français 562, fol.7r. Catherine Gaullier-Bougassas est professeur de langue et de littérature médiévales françaises à l’Université de Lille 3 et membre de l’Institut universitaire de France. Auteur de nombreuses études sur Alexandre le Grand et l’Orient dans la littérature française médiévale, elle a dirigé l’ouvrage intitulé La fascination pour Alexandre le Grand dans les littératures européennes (Xe-XVIe siècle). Réinventions d’un mythe (4 t., Turnhout, Brepols, 2014). Margaret Bridges est professeur émérite de langue et de littérature médiévales anglaises à l’Université de Berne. Parmi ses publications dans des domaines aussi variés que l’hagiographie, les études genre et l’histoire de la rhétorique figurent des études sur des textes alexandrins en vieil et en moyen anglais. Elle a récemment dirigé, avec Catherine Gaullier Bougassas, un volume sur Les voyages d’Alexandre au paradis: Orient et Occident, regards croisés (Turnhout, 2013). Jean-Yves Tilliette est professeur de langue et littérature latines du Moyen Âge à l’Université de Genève et correspondant de l’Institut de France. Ses travaux portent sur la réception et la réinterprétation des auteurs classiques par la littérature latine médiévale, en particulier celle de la « renaissance du XIIe siècle ». Il prépare une édition commentée, avec traduction française, de l’Alexandréide de Gautier de Châtillon.

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TRAJECTOIRES EUROPÉENNES DU SECRETUM SECRETORUM DU PSEUDO-ARISTOTE (xiiiE-xviE SIÈCLE) ALEXANDER REDIVIVUS Collection dirigée par Catherine Gaul
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